Que restera-t-il donc de nos vies rêvées ?
Ces jonques errant sur le passé,
Toutes chargées de nos rires, de nos rêves, de nos soupirs,
De nos baisers mêlés.
Les baisers de secours résonnent encore autour
De nous. L’air saturé
d’effluves, de souvenirs m’a rendu ton sourire
Et mes plus jeunes années.
Que restera-t-il donc de nos vies brûlées ?
Ces ombres errant pour témoigner
Qu’un jour nous fûmes heureux ensemble
Nous nous sommes quittés, il semble
Tout de même que j’ai gardé
Des baisers de secours, de lents souvenirs qui courent
Au loin, enfants lâchés
Ils ne reviendront plus. Je les regarde émue
La neige a tout gardé.
Parfois, quelque nuit
Ton fantôme vient visiter mon fantôme
Colloque sentimental dont rien ne subsiste
Bribes atones
De reproches amers, de pardons trop fiers
De soupirs, de silence
Comme c’est triste -hélas!- ces amours sous glace
S’il te reste un goût amer
Fait de sel, de cendre, et de poussière
Sache que j’ai eu le même, la rage en moins
Sache que j’ai eu le même, trois ans plus loin
Sache que j’ai pleuré mon soul bien longtemps après l’heure des regrets.
Les douleurs sont patientes et sommeillent en secret
Le chagrin attend juste son heure.
S’il ne restait rien, s’il ne restait rien de nous
S’il ne restait rien, je resterais debout
Pour me souvenir de tout ce qui nous a fait,
Et nous défait aujourd’hui malgré nous